Que ce soit par l’évangile de ce dimanche ou par la fête de Toussaint qui approche, l’Église nous encourage à méditer sur la puissance de la parole du Christ qui, d’un pécheur, peut faire un saint. Nous comprenons ainsi que la sainteté n’est pas d’abord le couronnement de mérites humains mais plutôt une œuvre directe de Dieu dans l’âme d’une personne.
Fuyant ses faiblesses qui apparaissent de tous côtés, notre culture est obsédée par la perfection. Pour s’en persuader il suffit de voir la production cinématographique américaine, presqu’exclusivement constituée de films de superhéros ou d’héroïnes. Les nombreuses traditions chrétiennes qui ont façonné la civilisation nord-américaine sont, pour la plupart, issues de mouvements qui prônent un recentrage uniquement sur Dieu et, éventuellement, sur le Christ. Le culte des saints est ainsi suspecté de nous distraire de notre relation directe à notre Seigneur. Mais, abandonnez les saints et vous aurez Marvel ! L’être humain trouve inscrit dans son cœur un irrépressible besoin d’identification à des figures de perfection. Si vous ne vous inspirez pas de la Vierge Marie, vous vous tournerez vers Black Widow ; si vous ne contemplez pas la vie de Saint François, vous serez fascinés par les muscles de Captain America.
La foi catholique est parfaitement équipée pour éviter ce piège mortel qui nous fait croire que nous adorons le vrai Dieu, alors que nous n’avons pas une juste idée de son humanité. Les saints nous montrent en permanence qui est vraiment Dieu incarné, ils actualisent l’humanité du Christ pour nous enseigner ce qu’est vraiment être un homme ou une femme, imitant le courage de Jésus et son immense charité. Par ses saints, le Seigneur a fait pour nous des merveilles, pas des Marvel !
P. Stéphane Mayor