Paul Grassart, diacre de notre paroisse depuis septembre 2021, sera ordonné prêtre samedi 26 juin prochain, à 44 ans. Disciple du Christ depuis l’enfance, sa route vers le sacerdoce s’est construite dans une prière souveraine de ses appels et un choix fidèle en la personne de Jésus-Christ.
Qu’est-ce qu’être prêtre pour toi ?
Je ne serai pas très original en reprenant ma devise sacerdotale « Je suis venu pour que vous ayez la vie et la vie en abondance ». Jn 10, 10. Le prêtre vient donner la vie, et la vie en abondance. Il est tourné vers la mission de transmettre la vie, qui est le Christ. Les prêtres sont là pour dire au monde qu’il est déjà sauvé et lui montrer où le Christ agit.
« Prêtre, Prophète, Roi », « Gouvernant, Enseignant, Sanctifiant », que préfères-tu comme mission ?
On ne peut pas séparer les trois, si tu sépares les trois, tu défigures la mission du prêtre. On ne l’est pas par ambition personnelle ou par qualités individuelles, on l’est par notre lien au Christ. Ça veut dire quoi sanctifier si ça n’a pas de conséquences sur ta vie quotidienne et la façon de gouverner ta vie ? Ça veut dire quoi enseigner si ce n’est pas pour enseigner eux-mêmes les baptisés à être enseignant et leur permettre d’exercer leur propre vocation à être prêtre, prophète et roi, gouvernant, enseignant et sanctifiant.
Comment dirais-tu que tu es préparé aux missions qui te sont confiées ?
Les missions du prêtre sont un perpétuel saut dans la nouveauté. Pas dans l’inconnu, dans la nouveauté.
Notre formation de séminariste est une formation qui nous construit surtout dans notre baptême. Elle ne nous donne pas des méthodes. Elle nous stabilise, durant 7 années, dans notre foi, dans notre lien au Christ, dans notre diocèse, dans l’Église.
Quelles sont les missions pour lesquelles tu t’impatientes le plus ?
Il y a le titre donné à la mission, aumônier, vicaire etc. mais la mission c’est surtout les personnes qui te la font, ce sont les gens que tu sers qui t’apprennent comment ils ont besoin d’être servi, c’est difficile mais j’essaie ne pas trop anticiper, ne pas trop imaginer, me laisser étonner.
Quelle est ta joie et plus largement la joie du chrétien aujourd’hui ?
La joie est dure à décrire. Au-delà des plaisirs simples du quotidien, c’est une forme de joie quand on a l’impression de faire du bon travail, quand les gens nous disent merci, quand on voit les choses bouger. Les moments où j’arrive peut-être à mieux la percevoir c’est au milieu des souffrances et des difficultés. Parce que là, elle n’est plus perturbée par les plaisirs quotidiens, c’est la joie qui continue de t’habiter car tu sais que tu peux faire confiance à Dieu. C’est mystérieux car on ne sait pas d’où elle vient.
Quel souvenir as-tu de ta confirmation adolescent ?
Je n’ai jamais oublié que j’avais été confirmé. J’avais la conviction que ce n’était pas rien et que ce jour-là j’avais reçu quelque chose, sans vraiment savoir quoi. Je réponds toujours avec beaucoup de vivacité quand j’entendais des gens ayant reçu l’Esprit-Saint se laisser aller à maugréer, « attends, tu as été confirmé, tu as quand même reçu le Saint-Esprit », il y a quelque chose d’objectif posé dans cet acte. Je ne l’ai jamais perdu de vue.
Un évangile que tu affectionnes particulièrement ?
J’ai toujours gardé un lien à la Bible, je suis toujours revenu à la Bible régulièrement. Aujourd’hui particulièrement l’évangile selon Saint-Marc est cher à mon cœur, un évangile que j’ai beaucoup travaillé seul aussi. Mon lien à l’ancien testament devient aussi de plus en plus important car il parle avec une incroyable profondeur de la relation entre l’homme et Dieu, de toutes les difficultés de cette relation, de toutes les faiblesses de l’homme, mais aussi de sa beauté, et de toute la tendresse de Dieu et aussi comment de temps en temps il agit de manière vigoureuse. On ne peut pas comprendre véritablement qui est Jésus si on ne s’enracine pas dans l’Ancien Testament.
Une parole de Dieu qui te revient souvent ?
« Père, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Mt 26,39) restera un verset cher à ma vie de foi. Mais la parole « « Aime et fais-ce que tu veux » de Saint-Augustin reste une vérité à méditer et surtout à réaliser.
Futur vicaire de la paroisse Saint-Augustin dans le 8ème et Aumônier du collège et lycée de Fénelon-Sainte-Marie à la rentrée, souhaitons-lui le meilleur dans sa future mission !