« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Ainsi se termine l’évangile de ce dimanche. La première partie de la phrase est bien connue et utilisée, même par ceux qui en ignore l’origine, dans le sens de rendre le mérite d’une chose à son véritable auteur.
Évidemment, la première partie de la phrase prend un autre sens quand on a en tête la suite de la phrase, ainsi que le contexte des pharisiens qui interrogent Jésus pour lui tendre un piège afin de l’arrêter pour le mettre à mort.
On voit alors facilement l’opposition entre deux pouvoirs qui ont chacun une dimension absolue. En effet, d’un côté, le pouvoir de Dieu est absolu puisqu’Il est le Créateur et, de l’autre côté, il y a le pouvoir politique de l’état qui se voudrait absolu puisqu’il va, dans certains cas, jusqu’à vouloir régenter la vie et la mort d’autrui ou régenter l’exercice de la religion voire la conscience.
En France, nous avons eu la loi de séparation de les Église et de l’État en 1905. Certains voudraient faire de cette séparation au séparation totale, mais ce n’est pas une option concevable pour les chrétiens. En effet, les deux domaines doivent fonctionner de manière coordonnée : les chrétiens doivent obéir aux lois du pouvoir politique dont ils dépendent, dans la mesure où elles ne s’opposent pas à la loi de Dieu (liberté de conscience, de culte, loi morale, etc.). Et les gouvernements sont soumis au pouvoir de Dieu, même si certains pensent s’en soustraire.
Sans cette conscience claire, les conflits entre les deux pouvoirs continueront jusqu’à ce que le Christ Roi unifie l’ensemble au dernier jour. Nous manifesterons cela à la fin de l’année liturgique en la fête du Christ Roi le 26 novembre, où chacun de nous pourra « donner un témoignage éclatant de son obéissance au Christ comme à son Maître et à son Souverain. » (Lettre encyclique Quas Primas §19 Pape Pie XI. 1925)