L’information est tombée. Nous savons depuis vendredi quel devrait être le processus de déconfinement dans notre pays pour les semaines à venir. Le gouvernement nous a gratifié d’un plan assez détaillé, nous amenant jusqu’à l’été.
Depuis le début de cette triste pandémie, toute notre existence semble comme réglée par des processus implacables (attestations, directives, etc.). Sans mettre aucunement en cause la bonne volonté des autorités, cette manière d’aborder la crise sanitaire a insidieusement induit une nouvelle façon de vivre. Nous parvenons de moins en moins à penser notre liberté en dehors d’un cadre strictement défini par ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Le risque profond que fait peser le covid sur nos consciences est d’en diminuer la capacité d’initiative. Lorsqu’on passe son temps à se demander ce qu’on a le droit de faire ou pas, on oublie qu’on peut aussi avoir une façon originale de bien faire. La liberté est aussi spontanéité, créativité. Pour en expérimenter cet aspect, encore faut-il que la culture ambiante nous y aide.
L’un des défis de notre relèvement sera la redécouverte de notre liberté dans tous ses aspects. La foi chrétienne a une mission irremplaçable à ce titre. Elle est capable d’une immense fécondité dans un cadre très défini. C’est en redisant les mots du Credo ou du Notre Père que les artistes ont décoré nos églises. Ils ont trouvé dans la répétition des paroles de la foi une puissante source d’inspiration. Un chrétien n’est jamais réduit à la servitude ; il trouve sa liberté en toutes circonstances. Après avoir vécu sous tutelle si longtemps, le « monde d’après » aura besoin de chrétiens pour lui réapprendre ce qu’est la liberté.
Père Stéphane Mayor